14 sept. 2008

Humeur...

Samedi soir j'étais de sortie avec 2 personnes qui me sont proches. Elles sont fans toutes les 2 de facebook où je ne suis pas. Moi j'étais contente de sortir parce que cela faisait longtemps que je ne voyais plus l'une d'elle. Je me suis dit qu'on allait faire une sorte de "aggiornamento" de nos vies.
Elles ont discuté toute la soirée de leurs ami-e-s sur facebook. "Et tu as vu les photos de celui-ci? Et pourquoi cette fonction marche pas? et comment je fais à rendre invisible mes photos?..." Bref, elles n'ont même pas fait semblant de me parler. J'étais larguée.
Alors je me suis dit que si facebook permettait de se créer des amis, moi je leur parlais quand je les avais devant moi en chair et en os.

9 sept. 2008

sécurité

Nous savons toutes et tous que parfois en politique il faut empoigner des thèmes qui sont « dans le vent », qui font l’actualité pour ne pas être en reste. Ainsi le PSS a décidé de thématiser la sécurité publique dans son Congrès d’octobre à Aarau. Cela a été annoncé dans les medias comme un réveil du parti, comme si il décidait enfin de briser des tabous. Autrement dit, jusque là le PSS n’aurait pas tenu de discours sur la sécurité…

Personnellement je m’inscris en faux contre cette idée. Le PS a toujours parlé de sécurité publique en mettant en avant les idées de sécurité, de paix et de justice sociale. L’égalité des chances, la possibilité pour toutes et tous de vivre dans des conditions dignes ayant toujours été les prémices nécessaires et premières pour que les uns et les autres puissent vivre ensemble de façon plus ou moins harmonieuse et pacifique.

Le papier produit par le groupe de travail du PSS pose un problème de fond : qu’est-ce que la sécurité publique ? Force est de constater qu’elle se limite pour ses auteurs à la violence. Violence des étrangers, violence des jeunes, violence dans les medias, ordre et sécurité. Disons-le clairement : les thèmes abordés sont dignes d’un résumé du Sonntagblick. Hormis 4 ou 5 énormités telle que la généralisation des videos surveillances, c’est un coup de bluff. Ainsi, même le chapitre décrié à juste titre et stigmatisant sur la criminalité des étrangers pourrait être potable si on enlevait le mot « étranger » et si on n’en faisait pas un chapitre à part. Mais la voie polémique et surfant sur la vague du sensationnalisme a été choisie. Toutefois, prendre cette option n’est pas si anodin ou sans conséquences. Ainsi, cédant à la vague xénophobe européenne, le papier propose l’interdiction de la mendicité organisée. Une attaque non explicite aux quelques centaines de Roms en Suisse qui au dire même des responsables de la police n’entrainent pas d’augmentation d’actes criminels.

Tout le papier souffre d’un mélange de niveaux et de priorités. Ainsi par exemple le chapitre sur « l’aménagement réfléchi de l’espace public » met sur pied d’égalité la problématique de la mixité sociale, si importante à l’intégration des couches défavorisées par des politique de logements abordables, et la transparence des ascenseurs (sic !). L’emploi et la formation sont abordés en une ligne dans ce même chapitre alors que l’on s’étale sur la transparence des arrêts de bus.

En d’autres termes, ce papier manque d’envergure et de souffle. Il est petit et même mesquin. Il manque cruellement des chapitres essentiels comme la lutte contre la grande criminalité économique, la problématique de la sécurité de l’emploi ou de la formation comme vecteur d’intégration.

Autrement dit, si le PS doit tenir compte du sentiment d’insécurité des habitant-e-s du pays, il faut peut-être analyser les causes avec une grille de lecture autre que celle du « propre en ordre » et essayer d’y donner des réponses de fonds. Ainsi, l’octroi de salaires décents, de logements dignes à des coûts accessibles, des possibilités de formation de base ou continue, une politique familiale digne de ce nom permettraient d’éliminer le sentiment de précarité que plusieurs couches de la population ressentent aujourd’hui. Et on sait parfaitement que le sentiment de précarité entraine celui d’insécurité. Cette précarité réelle ou ressentie n’est plus l’apanage des seules couches défavorisées, mais également celle de la classe moyenne. Mais toutes ces problématiques ont été oubliées dans ce papier, sacrifiées à l’autel du discours dominant de medias et de partis abrutissants.

Bien sûr, le PS doit pouvoir communiquer de façon percutante et moderne. Du coup ce papier sur la sécurité aurait mérité un travail plus fin et de meilleure qualité. Nous sommes face à du vent. Cessons de faire de la politique électoraliste en essayant de contenter les fauves, mais essayons plutôt de donner de vrais réponses aux vrais problèmes.