28 nov. 2010

Freysinger, Nidegger et Baettig ne sont pas influents en Suisse romande, mais juste les maîtres à pérorer d’une udc millionaire en Suisse allemande.

52,9%. C’est le score qu’a fait l’initiative udc sur le renvoi des criminels étrangers. Son contre-projet a été refusé par tous les cantons.
C’est bien sûr un échec pour les opposants à cette initiative. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de faire quelques considérations sur ce qui s’est passé, et toutes ne sont pas négatives.
1) D’abord, si l’initiative fait 53%, la Suisse romande quant à elle l’a refusée. Cela signifie que l’udc n’est de loin pas encore maître dans cette région. Que les fanfarons que sont Freysinger, Nidegger et Baettig ne sont pas influents en Suisse romande, mais juste les maîtres à pérorer d’une udc millionaire en Suisse allemande.
2) Que la stratégie qui consiste à combattre millimètre par millimètre et ne rien concéder aux mensonges est une bonne chose. Tous les chiffres avancés par les initiants, toutes les hypothèses, tout ce qu’ils disent doivent être contrôlés à l’aune des faits et pas des discussions de bistrot
3) Que les cantons qui connaissent le moins les étrangers sont ceux qui réagissent le plus violemment à cette thématique. Ainsi, Appenzell Rhodes-Intérieur qui n’a que 1564 d’étrangers sur son territoire accepte l’initiative à 65,7% ! On nous dit souvent à gauche qu’il faut répondre à la peur des gens…Je veux bien entendre ce discours…mais comment rassurer les habitants d’un canton, l’un des territoires le plus tranquille au monde !!!!! En toute sincérité, je ne sais pas ce qu’il faut faire. A gauche on croit que pour rassurer les gens il faut leur parler de sécurité de l’emploi de logement, de santé…Mais à Appenzell Intérieur, il n’y a pas de ces problèmes…Alors non, je ne sais pas comment les rassurer…

Mais cela soulève également la question du rapport de la Suisse allemande ou disons plutôt d’une certaine suisse allemande avec « ses » étrangers. Ils ne sont ni pire ni meilleurs qu’en Suisse romande ces étrangers là…Ce sont plutôt les mesures mises en oeuvre pour les accueillir qui pèchent…Ainsi à Schwytz, par exemple, il n’y a pas de classe d’accueil. Quand un enfant arrive dans ce canton et qu’il ne sait pas parler allemand, il n’y a pas de classe de « rattrapage ». On les met dans un train tous les matins et on les envoie à Zoug… Tout le travail reste à faire…

J’aimerai maintenant rassurer les personnes qui aujourd’hui doutent d’avoir bien fait en votant deux fois non. Oui. Vous avez bien fait. Le contre-projet n’avait aucune chance car il n’y pas du tout été porté par le centre-droite et là où les socialistes l’ont porté, en suisse allemande, là aussi il a été refusé. TOUS les cantons ont refusé le contre-projet. La seule utilité d’un tel texte aurait été de partager les voix sur les différents textes et donc de faire échouer les deux. Mais cela ne pouvait marcher que si le centre-droite avait fait son travail. Mais il n’y a pas eu de leur part de l’argent à investir sur cette problématique. Alors ils se défoulent sur le PS. Comme si c’était à nous de faire leur travail…

Mais le plus important maintenant, les gens touchés par cette initiative. Le Parlement doit préparer une loi d’application. La tâche est très ardue car le texte adopté contrevient à toute une série de conventions internationales signées par la Suisse. D’abord celui du non-refoulement et également celui de la non automaticité des renvois. Il s’agit certes pour le Parlement de respecter le vote populaire, mais la Suisse se doit aussi de respecter ses engagements internationaux. Du coup cette loi n’est pas encore prête d’exister. Mais au-delà de cela, TOUS les recours qui seront déposés par les nouvelles victime de cette initiative, 2ème ou 3ème génération, père de famille depuis 20 ans en Suisse et qui aura travaillé au noir, seront acceptés. Mais cette situation n’est bien sûre pas idéale.

Alors aujourd’hui j’encourage tous les tenants du double non ou des opposants à l’initiative à résister. Car aux minarets le score était de 58%, sur cette initiative 53%, la prochaine ils la perdront et la suivante encore ce sera une de nos propositions qui passera le cap. De cela je suis certaine. Mais pour cela, il ne faut pas se décourager. On peut perdre patience, mais pas espoir. Moi je suis prête à continuer le combat. Et vous ?