1 mai 2010

Discours du 1er mai

Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,

La Suisse, ce pays parmi les plus riches du monde, compte 900'000 pauvres et 400'000 travailleurs gagnent moins de 22.- de l’heure. La crise est passée en Suisse, faisant augmenter le taux de chômage pour arriver à 5%. On nous prédit 200'000 personnes sans travail pour 2010.
Alors pour cacher ces réalités et les vrais préoccupations des gens qui sont le coût des primes d’assurances maladie, comment terminer le mois avec un budget minimal, etc…on nous parle toutes les deux semaines de religion. Comme si interdire 4 minarets ou quelques costumes de bains exotiques allait améliorer la vie des gens.
Mais les vrais problèmes sont :Trouver un travail et le garder ; Quel salaire pour ce travail ; Quel filet social pour les travailleuses/travailleurs et les chômeuses et chômeurs
Le Conseil Fédéral a sorti en mars de cette année un rapport sur la pauvreté et vous savez quoi ? Pas un mot sur les salaires. Bien sûr, il y parle de formation pour les jeunes, les vieux, les travailleurs, les chômeurs, mais pas un mot sur les salaires. Comme si le lien entre bas salaire et précarité n’existait pas. En Suisse, 1 travailleur sur 22 est un working poor. Autrement dit, une personne qui travaille mais qui a un salaire de misère et n’arrive réellement pas à boucler la fin du mois. En Suisse toujours, 60% des travailleurs n’a pas de salaire minimum garanti. C’est pour cela que je salue chaleureusement la décision du comité USS de soumettre à ses déléguées du mois de mai, une initiative demandant l’instauration du salaire minimum dans la Constitution.
Les syndicats et la gauche ont mené une très belle bataille en ce début d’année avec une victoire éclatante en faisant refuser au peuple le hold up des rentes du deuxième pilier. Cela a été une belle victoire sur la cupidité et l’arrogance des assureurs. Nous avons ensemble une force de frappe et de conviction.
Aujourd’hui il est une autre bataille qu’il faut mener, et c’est celle de l’assurance chômage. A droite on a honte et peur de rien. Alors que le chômage explose à cause d’une crise financière provoquée par des top managers affamés par leur bonus, les chômeurs devraient en subir les conséquences selon la majorité allant du centre à l’extrême-droite de ce pays. Pdc, rdicaux et udc n’ont pas hésité à tailler dans les prestations de l’assurance chômage et à en restreindre l’accès pour les jeunes.
Certes l’assurance-chômage doit être assainie et des augmentations de cotisations doivent être envisagées, mais en aucun cas les prestations affaiblies. Or, au menu, dans une logique globale du gouvernement et de sa majorité consistant à affaiblir les assurances sociales dans un dogme aveugle du moins d’Etat, c’est ce qu’on fait.
Or, un chômeur de longue durée n’a pas besoin de quelques cours pour rédiger une demande d’emploi, il a besoin de réapprendre un métier. Et cela se fait en plus que 3 mois. Cela se fait en 1 an. Et cela coûte, oui.
Un jeune sans place d’apprentissage ou qui sort des études ne peut pas voir ses indemnités journalières diminuées, parce que c’est prendre le risque de l’envoyer à l’aide sociale. Ce qui est pire pour lui, mais mieux pour les finances de la Confédération, car l’aide sociale c’est l’affaire des cantons.
Cher-e-s ami-e-s et camarades, moi je crois qu’un Etat n’est pas une entreprise. Les responsables politiques ne doivent pas s’occuper uniquement des lignes comptables, mais doivent s’intéresser du bien-être de leurs concitoyen-ne-s. Alors il y aura des périodes où l’argent dans les caisses devra diminuer pour aider, former et assurer l’avenir des personnes de ce pays. Assurer à chacune et chacun une vie digne, qui passe par le travail et la formation. Or, la droite de ce pays Mesdames et messieurs, nous refuse cela et utilise notre argent, puisque les caisses de l’Etat sont remplis de nos impôts, pour sauver des banques véreuses.
Il est temps de gagner une nouvelle bataille après le financement de l’AI l’année dernière et la LPP cette année. Nous devons faire aboutir le référendum sur l’assurance chômage et gagner la votation. Merci à l’USS de son engagement et je réaffirme le soutien du PS dans cette bataille !

Aucun commentaire: