13 févr. 2011

LAci: former et travailler plutôt que mettre à l'aide sociale

Dans la déclaration finale de la conférence de lutte contre la pauvreté organisée par la Confédération le 9 novembre dernier, deux priorités ont été mises en avant : la réinsertion des chômeurs dans le marché du travail et la lutte contre la pauvreté des familles par des prestations complémentaires cantonales. Les deux mesures préconisées par cette déclaration, et signée par le Conseiller Fédéral Burkalter, sont à louer. Si dans le canton de Vaud, les PC familles aboutiront peut-être, puisque une loi a été adoptée par le Grand Conseil mais combattue en référendum par le centre patronal vaudois, un des moins progressistes de Suisse, il est également temps que le Conseil Fédéral s’atèle à ce qui est de sa compétence : de nouvelle mesures pour arrêter le chômage longue durée.
En effet, la Confédération ne peut pas simplement se distancer des effets de la révision de la loi sur l’assurance-chômage, à savoir, précipiter plus rapidement les chômeurs longue durée dans les systèmes d’aide sociaux cantonaux. Elle se doit de trouver elle aussi de nouvelles mesures, comme le sont les PC familles pour les cantons, pour réinsérer les chômeurs dans le marché du travail. Et là, force est de constater que le 40% des bénéficiaires de l’assurance-chômage n’ont pas de formation de base. Il s’agit donc de trouver d’autres solutions que les « mesurettes » de 3 mois communément admises (comment formuler un CV, des cours d’allemand, d’informatique). Il s’agit pour ces personnes de réapprendre un métier. Et cela ne peut se faire que sur un temps plus long.
Un système d’apprentissage doit être pensé. Une collaboration entre la Confédération, les cantons, les villes, le monde économique doit être accentuée. Cela tombe bien car c’est exactement ce que préconise cette déclaration du 9 novembre. La collaboration interinstitutionnel. Un bureau a été créée au niveau fédéral pour examiner et observer comment peut se faire cette collaboration. Je pense qu’il serait plus judicieux d’investir de l’argent dans la formation de certains chômeurs (ceux qui peuvent et ont la capacité de suivre un apprentissage). Cela n’est évidemment pas sans écueils pratiques. Qui finance cet apprentissage, comment trouver des places d’apprentissage, pour quel type de public…
Dans une initiative que je présenterai à Berne lors de la session de mars je demande le co-financement. Confédération-cantons. Pour trouver les places d’apprentissage il faut les inciter. Comme cela se fait déjà dans le canton puisque pour chaque création de place d’apprentissage les entreprises reçoivent 5'000.-. Il faudrait également réévaluer les salaires et les bourses des apprentissages. Le projet forjad vaudois consiste à sortir les jeunes à l’aide sociale pour les faire entrer dans une logique de formation et de travail. Apparemment avec succès. Cela serait la même logique au niveau fédéral pour les chômeurs longue durée, avec une nuance : on les formerait avant leur entrée à l’aide sociale…
La formation des bénéficiaires longue durée de l’assurance-chômage serait ainsi un investissement et non pas un coût. De plus, on prend ainsi en considération les besoins spécifiques des personnes, des individus, et on recherche la bonne solution pour eux. C’est également ce que préconise la déclaration de lutte contre la pauvreté au niveau fédéral. Alors Mr. Burkalter, soutiendrez-vous ma proposition qui va dans la droite ligne de ce que vous avez signé ?